lundi 15 octobre 2007

Une deuxième chance

"Sentir qu'on a sa place dans cette vie résout la moitié des problèmes." - George Woodberry

J'ai grandi en famille d'accueil dès l'âge de 8 ans. Contrairement à la plupart des enfants de ma connaissance, je n'ai jamais vraiment eu de mère biologique. Je n'ai jamais eu accès à l'amour inconditionnel ou à l'émerveillement que donne une mère à son enfant. Donc, grandir a été un plus difficile pour moi que pour la plupart des autres enfants. Un changement radical s'est produit soudainement quand j'étais en 4e secondaire. Depuis les cinq premières années, j'étais dans ma deuxième famille d'accueil, entourée de personnes chaleureuses et aimantes. Mais quelque chose me peinait quand même profondément. Je sentais que je n'étais " pas à ma place ". Je n'étais pas leur enfant biologique, alors je restais distante, ne me permettant pas d'aimer cette famille autant que j'aurais pu.

En une soirée, les choses ont changé pour le mieux et pour toujours. Je faisais mes devoirs en attendant que le reste de la famille revienne de leurs activités. C'était un rituel quotidien. Je passais la plupart de mes soirées seule, cherchant de quoi me garder occupée. Tandis que je lisais un paragraphe pour mon cours d'anglais, j'ai entendu la porte arrière se fermer et ma mère adoptive m'appeler. Je suis allée à la cuisine où elle tenait un livre pour enfants qu'elle avait emprunté à son travail. " Je veux que tu lises ceci, a-t-elle dit avec animation. C'est absolument merveilleux. " Elle m'a donné le livre, et je l'ai regardé avec curiosité. The Kissing Hand, d'Audrey Penn. J'allais l'interroger quand elle a repris en souriant : " Fais-moi confiance. Tu vas l'adorer ! "

À contrecoeur, j'ai pris un tabouret, je me suis installée confortablement au comptoir de la cuisine et j'ai commencé la lecture du livre. Je l'ai sincèrement aimé. Il racontait l'histoire touchante d'une maman raton laveur qui dépose un baiser dans la paume de la main de son petit pour lui rappeler que si jamais il est effrayé, il n'a qu'à presser sa " main du baiser " sur sa joue. De cette façon, il peut toujours se rappeler que sa maman l'aime. Je me demandais pourquoi ma mère adoptive m'avait demandé de lire ce livre. Mais j'ai ignoré la réponse inconnue et je suis retournée dans ma chambre terminer mon devoir.

Plus tard ce soir-là, j'étais assise au même endroit où j'avais lu le livre et je parlais à ma mère quand, soudain, elle a fait quelque chose de toute à fait inattendu. Elle m'a pris la main très gentiment et y a déposé un doux baiser affectueux au centre de ma paume. Elle a ensuite tranquillement refermé ma main et l'a tenue entre les siennes, puis a prononcé les mots que je rêvais d'entendre depuis si longtemps. " Quand tu es effrayée ou que tu es triste, rappelle-toi que ta maman t'aime. "

Comme les larmes me venaient au yeux, j'ai commencé à comprendre, et c'est alors que j'ai fait un sourire qui a chaviré mon coeur jadis blessé. J'ai véritablement une mère. Non, elle n'était pas biologique, mais c'était la mienne tout autant.

Cynthia Blatchford
Cette pensée est tirée du livre : Bouillon de Poulet pour l'Âme des Mères et filles

2 commentaires:

Anonyme a dit...

C'est très touchant comme texte.

Je suis sûre Chantal que tu vas embrasser la petite main de ton enfant et que celui-ci va savoir que tu seras toujours là pour lui.

Je vous lis régulièrement et j'aime suivre toutes vos démarches.

Continues à nous tenir au courant.

Bonne chance

Hélène
xx

Chantal a dit...

Bonjour Hibou,

Merci à toi aussi être toujours là après près de 9 mois. J'espère que vous allez rester à nos côtés durant toute cette longue attente.

Si vous êtes toujours là lorsqu'il sera enfin temps qu'on aille chercher notre Ange en Ukraine, on va essayer de vous raconter notre voyage et la rencontre de notre Ange en direct.

C'est grace aux gens comme toi Hélène, et tous les autres qui nous laisse des commentaires que ça me donne le goût de continuer.

Bisous
-xxx-